Albert Camus : Caligula

28/03/2016

 L'auteur 

Albert Camus est un philosophe, écrivain et journaliste français d'origine algérienne. D'après ses Carnets (1947), son œuvre devait s'articuler autour de cinq cycles : le premier traitait le sentiment de l'absurde, développé à travers L'étranger (1942), Le Mythe de Sisyphe (1941) et Caligula (1944), le deuxième justifiant alors la révolte, que l'on peut découvrir en lisant La Peste (1947), L'homme révolté (1951) et Les Justes (1950) ; le troisième, le jugement, avec Le Premier homme (1994, posthume). Malheureusement, Albert Camus est décédé prématurément dans un accident de voiture en 1960 et n'a donc pu terminer son oeuvre. Albert Camus a également écrit L'état de siège (1948), La chute (1956) et L'exil et le Royaume (1957). 

Résumé

 Caligula (1944) est une pièce de théâtre en quatre actes qui emprunte aux registres tragique et comique pour illustrer la notion d'absurde. Camus y met en scène Caligula, un empereur romain, qui se rend compte suite au décès d'une femme qu'il aimait de l'absurdité du monde. Dès le premier acte, il dit ainsi : Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux.

 L'essentiel de la pièce consiste ensuite en une recherche de l'impossible : Caligula veut la Lune - littéralement -, ce qui est une manière de dire qu'il cherche un sens à la vie - ou, pour le reformuler encore, qu'il cherche à dépasser le sentiment d'absurde de la vie.

 La liberté, il se l'était en effet arrogée pour expérimenter et voir jusqu'où allaient ses limites : il a ainsi copieusement bafoué toutes les institutions, les hiérarchies1, l'amour, l'amitié, la religion, les arts et, bien évidemment, la vie humaine2.

 En réalité, Caligula, en bon prophète de l'absurde, rejette avant tout l'hypocrisie de la société humaine. L'absurde selon Camus, c'est cette idée que la vie n'a pas de sens, que l'on ne changera pas le monde et que l'on nous oubliera lorsque nous mourrons ; cependant, nous pouvons tout de même éprouver un grand bonheur dans la vie, et le suicide n'est donc pas une bonne réponse face à la prise de conscience de l'absurde. Ainsi, Caligula explique qu'il ne veut pas se voiler la face - comme le font tous les autres - et prétendre que la vie a un sens : Le mensonge n'est jamais innocent. Et le vôtre donne de l'importance aux êtres et aux choses.

 Bien évidemment, il n'y parviendra pas et meurt dans un assassinat qu'il a fortement aidé à prendre forme, après avoir constaté ses échecs répétés : Ma liberté n'est pas la bonne.

Points positifs

 Une pièce extrêmement intéressante, présentant la notion d'absurde de manière théâtralisée avec beaucoup d'ingéniosité. Le personnage de Caligula est très attachant puisque l'on comprend qu'il n'est en réalité rien qu'un homme à la recherche du sens de la vie ; cependant, la différence entre Caligula et Meursault, le protagoniste de L'étranger, est que Caligula est l'homme le plus puissant du monde : sa prise de conscience de l'absurde a donc des conséquences beaucoup plus dramatiques.

A retenir

 La prise de conscience de l'absurde est à la portée de tout le monde (3), mais il ne faut pas tomber dans le même piège que Caligula et chercher un sens à tout - ou chercher la Lune. Pour Camus, une fois que l'on a réalisé la tromperie de l'existence, il nous reste une bonne chose à faire : profiter de la vie !

Citations

1 : Tout est capital, te dis-je. Tout est sur le même pied : la grandeur de Rome et tes crises d'arthritisme.

2 : Si le trésor a de l'importance, alors la vie humaine n'en a pas.

 3 : L'erreur de tous ces hommes, c'est de ne pas croire assez au théâtre. Ils sauraient sans cela qu'il est permis à tout homme de jouer les tragédies célestes et devenir dieu. Il suffit de se durcir le coeur. 

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